Le Sanctuaire
Protéger Morgan
Le Seul Jour Facile
Le Moment De Vérité
Eaux Calmes
Cercle Fermé
Journal Du Sanctuare Un
Acheter
Amazon (FR)
Amazon (CA)
Amazon (UK)
Amazon (US)
Kobo
Barnes & Noble
Smashwords
Série : Le Sanctuaire – Tome 1
Morgan Drake est témoin d’un meurtre dans une ruelle. C’est la seule personne qui peut témoigner lors du procès du flic responsable du crime. Quand la maison sécurisée où le FBI le cache est compromise, il suit les instructions de l’agent en charge et s’enfuit.
Nik Valentinov travaille pour le Sanctuaire, une fondation qui offre une protection aux témoins quand la sécurité promise par le FBI est remise en cause.
Lorsque le flic responsable de Morgan l’envoie à Nik pour assurer sa sécurité, ni Morgan ni Nik n’auraient pu imaginer que deux semaines seuls dans une cabane perdue dans les bois bouleverseraient leurs cœurs avec autre chose que le simple fait d’essayer de garder Morgan en vie.
Extrait
Chapitre Un
— Vingt, cent soixante-six, Altamont, Ouest, Cat Black, tarte au citron, vingt, cent soixante-six, Altamont, Ouest, Cat Black, tarte au citron…
Les mots se répétaient dans la tête de Morgan Drake, comme une litanie, encore et encore au cas où il oublierait. Son ombre du FBI lui avait fait assimiler les mots jusqu’à ce qu’il puisse les répéter dans son sommeil.— Juste au cas où, Morgan, d’accord ? S’il y a un problème, vous prenez les clefs et la voiture que je vous ai montrée dans le sous-sol du parking d’à côté, et vous attrapez l’autoroute vingt de l’Ouest sur la 166, puis vous vous dirigez vers Altamont, avenue Ouest, trouvez une librairie nommée Cat Black Books. Quelqu’un vous localisera là-bas, et il aura besoin d’un mot de passe, d’accord ? C’est « tarte au citron ». C’est un homme à qui je confierais ma vie et son nom est Nik. Je vous écris son numéro de téléphone sur ce papier. Vous devez le mémoriser au cas où je ne pourrais pas le contacter. Pouvez-vous répéter… Vingt, cent soixante-six, Altamont, Ouest, Cat Black, tarte au citron. Après moi…
Il perdit le rythme des mots alors qu’une berline noire le rattrapait puis le dépassait à grande vitesse. La peur l’envahit à nouveau, et il essaya de ne pas hyperventiler. Taylor lui avait dit que cette voiture serait sécurisée dans tous les sens du terme : réservoir plein, en bon état et avec des plaques d’immatriculation le reliant à un enseignant en primaire du Queens. Le parcours complexe jusqu’au garage où la voiture était garée signifiait qu’il n’avait probablement pas été suivi. Peut-être. Il ne pouvait pas arrêter la voiture.
— Ne cessez pas de conduire, Morgan. Ne vous arrêtez pour rien, ni pour personne, une fois sur la route. Ni le FBI. Ni les flics. Personne !
Taylor finissait toujours ses phrases par une simple question.
— Avez-vous compris ?
Non, Morgan ne comprenait pas.
Depuis la minute où il avait pris la décision d’être le conducteur désigné après une soirée au bureau, tout avait dérapé. Une heure d’une terreur totale pendant laquelle son monde avait été détruit et où il avait fini dans une maison sécurisée du FBI, protégé par un agent bourru qui jouait une médiocre partie de poker. Obsessif et exigeant concernant la sécurité de Morgan, Taylor Mitchell, agent du FBI, dirigeait la maison d’une main de fer, ne laissant pas Morgan sombrer un seul instant dans le rôle de la victime. Ils avaient parlé de tout ce qui pourrait mal tourner. Taylor avait évoqué avec Morgan les pires scénarios, ce qui lui avait littéralement retourné le cerveau… coups de feu, chaos et mort imminente. Morgan n’était pas sûr que c’était ce que son protecteur était censé faire. Mais il aimait bien l’homme et s’il devait faire un choix entre Taylor et l’autre agent qui travaillait avec lui, il accepterait ses avertissements, à chaque fois. Surtout, étant donné que l’autre gars avait mauvaise haleine et qu’il portait des vêtements ringards.
Seigneur.
Taylor et Morgan en avaient seulement parlé avant d’aller dormir. Morgan avait cherché à être rassuré, qu’il serait en sécurité et Taylor avait uniquement été en mesure de lui dire qu’il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour le garder en sécurité. Si quelque chose arrivait, ou tournait mal, il connaissait un autre homme, d’un organisme tout à fait distinct du FBI pour aider Morgan. Une agence privée nommée Le Sanctuaire. Seulement appelée dans les pires moments, c’était là une option, si cela s’avérait nécessaire. Un ami à lui travaillait pour Le Sanctuaire, une agence pour assurer la protection de ceux qui en avaient besoin. En fait, plus qu’un ami. Son ex-partenaire du FBI. Morgan avait écarté l’information d’un geste, naïvement, comme cela s’était avéré plus tard.
— Comment quelque chose pourrait-il mal tourner ? Je suis avec le FBI, et le procès se tiendra dans deux semaines, puis tout reviendra à la normale.
— Même le FBI peut être compromis, Morgan. Ne regardez-vous jamais la télé ?
Taylor avait arboré une expression sérieuse.
Maintenant, avec ce dernier gisant blessé et peut-être mort sur le plancher de la maison, tout ce sur quoi Morgan pouvait se concentrer était la liste des directives qu’il avait besoin de se remémorer, la promesse d’une possible mort à portée de main. Il attendait que la berline fasse demi-tour et se dirige vers lui avec un gars dangereux qui sortirait une arme par la fenêtre, mais au lieu de cela, la voiture mit son clignotant et quitta l’autoroute.
Le souffle de Morgan restait erratique et paniqué, amplifié par la douleur dans son torse, son bras gauche et sa tête lancinante. Mais en dépit de cela, il essayait de se calmer. Il ne voulait pas prendre le risque d’allumer la radio. La musique pourrait l’aider à retrouver un semblant de sang-froid, mais merde, et si cela signifiait qu’il ne pourrait pas se souvenir des mots dans l’ordre ? Il finirait probablement au Canada ou autre, les méchants le pourchassant et le supprimant de l’équation dans une effusion de sang et de coups de feu.
Oui, Morgan regardait les séries policières avec des inspecteurs intelligents ou des agents du FBI en costumes qui bafouaient la loi et gardaient le pauvre garçon des rues sain et sauf. Il avait aussi vu que les premiers témoins de ces séries se faisaient inévitablement tirer dessus, entre les deux yeux, dernier maillon des preuves sur une grosse affaire de meurtre. Il avait également vu que, parfois, un agent du FBI était corrompu et qu’un flic pouvait finir du mauvais côté de la barrière. Il aimait bien ces séries. Il ne voulait tout simplement pas être dans un de ces films.
— Vingt, cent soixante-six, Altamont, Ouest, Cat Black, tarte au citron, Vingt, cent soixante-six, Altamont, Ouest, Cat Black, tarte au citron…
Il lutta pour éviter de perdre la tête et se força à détendre chaque doigt de sa main sur le volant. Après avoir ouvert la fenêtre, le vent glacial du matin le calma et il inspira profondément, essayant de reprendre la maîtrise de lui-même. Il vérifia dans le rétroviseur. Il n’y avait personne derrière lui ; la route restait déserte et il avait un but.
Vingt, cent soixante-six, Altamont, Ouest, Cat Black, tarte au citron…
Leave a Reply